Les guerriers NDAOCOUNDA, après la dislocation de l’Empire du Gabou, ont migré suivant les siècles par toute la Casamance (de la Basse à la Haute), par le Sénégal Oriental passant par les trois NIANI (Niani Sandougou, Niani Wouli, Niani Kalankadougou, « NAMANDIROU »).
Venant du village de KARTA situé entre le Guidimakha et le Fouta-Toro, les NDAO, avec à leur suite les peulhs du Thinore, les TOP, les THIOBANE, les DIOUM et d’autres ethnies, s’étaient regroupés dans une contrée au Nord-est du Sénégal et y fondèrent le village dénommé NAMANDIROU.
S’il est vrai que le commencement de l’histoire de tous les peuples est rempli de légendes, il est indéniable que la légende, ou plus exactement, le récit se rapportant à l’exode des NDAO COUNDA, depuis la disparition de leur village légendaire de NAMANDIROU constitue un des maillons de l’histoire de notre pays le Sénégal.
La seule évocation du nom NAMANDIROU réveille chez tout NDAOCOUNDA un sursaut de patriotisme et de fierté d’appartenir à une famille dont les vertus de « Jom », de dignité et de bravoure ont toujours fait légion.
En effet, dans la profondeur des temps immémoriaux, ce village légendaire dont les vestiges restent introuvables, a été fondé par les NDAOCOUNDA.
Les habitants y ayant vécu très longtemps constatèrent que, durant tout leur séjour, il n’y eut aucun décès parmi eux et que curieusement, les vieillards rajeunissaient sans discontinuer. Alors le conseil des anciens décida de quitter le village pour ces raisons.
C’est alors que commença le tragique exode des NDAOCOUNDA, sous la conduite du grand patriarche Waly Mbéry Mbacké NDAO. Les premières étapes furent dures en épreuves : la faim et la soif, mais également d’importantes pertes en vies humaines ; et le bétail ne fut non plus épargné.
Et après avoir séjourné successivement dans les villages de :
Péthie-Péthie, Mandéra, Nébakh-Nébakh, Nébakhatou, Demba Fourou (Camp Peulh),
les anciens se résolurent à rebrousser chemin pour rejoindre leur village d’origine NAMANDIROU fondé par Waly Mbéry Mbacké NDAO et s’y établirent plus longtemps.
L’ARRIVEE DES NDAOCOUNDA AU DJOLOF
A la suite de querelles fratricides, un des patriarches, Waly Mbéry Mbacké NDAO, suivi de sa famille et de quelques fidèles sujets, quitta le patrimoine commun. Traversant pendant des jours et des nuits le Bambouck, le Sandougou et le Ferlo. Il fit halte en pays wolof (Djoloff).
Après le repos nécessaire, il se présenta au souverain comme le veut l’usage avec, à la place des lettres de créance, des cadeaux dignes à la fois du donneur et de celui qui reçoit. Ce dernier se nommait Sa Mingué NDIAYE et résidait à Ndiayène Sa Bour, tout près de Coki.
La rencontre entre Waly Mbéry Mbacké NDAO et le souverain fut très cordiale. Waly expliqua au souverain qu’il venait de pénétrer dans le terroir et s’était installé avec sa famille et une importante suite à la queue du pays (Guèni rewmi), ce qui a donné naissance d’ailleurs au nom de Guénène (premier village fondé par la famille NDAO au Djoloff). Le souverain lui rétorqua que son lieu d’implantation était très dangereux, parce qu’un Maure du nom de TAGNE troublait le coin en procédant à des razzias, empêchant toute occupation durable des lieux. Waly lui répondit que le jour où ce Maure attaquerait ses hommes, il lui ferait parvenir sa tête. Le souverain l’autorisa à s’installer mais lui recommanda la vigilance.
Le village de Guénène est ainsi né, signifiant ce qui est à la queue.
Revenu parmi les siens, Waly leur narra son entrevue avec le souverain et les informa du danger TAGNE. Il organisa en conséquence sa famille et sa suite en vue de parer à d’éventuelles attaques des troupes de TAGNE.
Des guetteurs furent placés aux quatre coins cardinaux en vue de prévenir une attaque de l’agresseur. La rencontre des troupes de TAGNE avec la famille de Waly fut dure et, après une bataille âpre, TAGNE fut tué et ses suivants mis en déroute.
La tête de TAGNE fut coupée et envoyée comme promis au souverain à Ndiayène Sa Bour. Satisfait de l’exploit de Waly et de ses hommes, le roi Sa Mingué NDIAYE lui prescrit dès son retour à Guénène d’allumer un feu de brousse dont l’étendue déterminerait les limites du terroir en sa possession.
« Honorable Patriarche, lui dira le Monarque, tu allumeras un feu de brousse qu’on laissera au gré du vent pendant sept jours et sept nuits ; la partie qui sera dévastée t’appartiendra dans mes Etats ».
Ainsi fut fait. Au bout de cinq jours seulement, le feu de brousse allumé à cet effet fut activité par les vents d’Est et finit par embraser la totalité du Djolof à tel point que l’inquiétude gagna les populations de Ndiayène Sa Bour qui craignaient déjà une occupation des NDAOCOUNDA de l’ensemble du terroir.
« Doguelé lèneco » (barrez-lui la route !) ordonna le Toubé (frère du roi), arguant que le Bourba ne devait jamais revenir sur sa parole et que tout le pays risquait de revenir aux NDAOCOUNDA. Le feu fut stoppé et le village de Ndogonou (Passe) aux environs de Dahra fut fondé sur le lieu en souvenir de l’ordre « doguelé lèneco ». Waly Mbéry Mbacké NDAO s’y établit, prit le titre de Beuleup et régna sur un terroir allant de l’Est du Djolof jusqu’aux environs de Boulal en passant par Pass-Ndogonou et Khourou Bakhal, laissant à Guénène son cadet avec le titre de Fara Guénène. Un autre de ses frères s’installa au Bakhal et porta le titre de Fara Bakhal.
Depuis lors, la région touchée par l’incendie est soumise à la domination NDAO avec un chef supérieur qui prend le titre de Beurleup. Résidant à Ndogonou (Passe), le Beurleup ne relevait que du Bourba.
Telles sont les circonstances dans lesquelles les NDAOCOUNDA ont été reçus et installés dans le Djolof où ils ont activement participé à la direction du pays.
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